Toulouse : capitale de la future région
Toulouse devrait être choisie par l'État pour être le chef-lieu de la future région qui naîtra de la fusion Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon. L'officialisation sera faite le mercredi 22 avril, juste avant le Conseil des ministres, et elle ne surprendra personne tant le choix de Toulouse, 4e ville de France, s'imposait au regard du seul critère qui a visiblement prévalu dans la décision du gouvernement : celui de la taille des grandes villes. La règle de la démographie l'a emporté dans les treize nouvelles régions, qui seront dirigées par la métropole la plus peuplée.
Mais, dans cette grande réforme territoriale, il faudra encore patienter avant que Toulouse ne devienne officiellement la capitale de la future grande région. Pour jeter les bases de cette nouvelle déconcentration de l'État en région, treize préfets «préfigurateurs» vont être désignés pour réorganiser le nouveau paysage administratif entre Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon. Exercice difficile où il s'agit aussi de regrouper tout en ménageant les susceptibilités. On peut penser que cette fusion s'accompagnera de transferts de personnels puisqu'il s'agira d'éviter doublons et redondances dans les services de l'État.
Les préfets des deux régions actuelles, Pascal Mailhos et Pierre de Bousquet, ont réuni le 12 mars à Sorèze (Tarn) leurs directions régionales respectives (ARS, finances publiques, DDRAFF…) dans le cadre des Comités de l'administration régionale (CAR) pour évoquer les contours de la future région administrative et le déménagement possible de certains services de l'État. «Il n'est pas question qu'une partie du territoire se sente écrasée par l'autre», a déjà averti Martin Malvy, l'actuel président de Région Midi-Pyrénées.
Si elle ne l'est pas encore sur le papier, la préférence toulousaine s'est déjà imposée dans les esprits, même si on invoque à tout moment la «complémentarité» des deux villes, comme pour atténuer les rivalités nées du choix du gouvernement en faveur de Toulouse.
Au-delà de la seule empreinte de son histoire, Toulouse argumentera qu'elle a la plus forte population, le plus grand nombre d'étudiants, des écoles d'ingénieurs de haut niveau, l'obtention de son label Idex… Capitale européenne de la science en 2018, elle brille aussi dans les domaines de l'innovation, de l'aéronautique au spatial, de l'agronomie à la médecine jusqu'aux biotechnologies. Midi-Pyrénées est aussi la première des régions pour le commerce extérieur. Mais, dans ce rapprochement, il serait malvenu de se livrer uniquement à une guerre des superlatifs.