Portet-sur-Garonne : La station d'épuration, la guerre des deux rives
Le projet d’installation d’une nouvelle station d’épuration (STEP) sur la rive droite a fait sortir tracts et banderoles des deux côtés de la Garonne et de l’entrée de la mairie où le conseil décidait du choix du scénario. Au-delà des arguments environnementaux ou techniques, il s’agissait de l’illustration du phénomène «Pas dans mon jardin», c’est-à-dire que l’on est bien convaincu de la nécessité de l’équipement mais qu’on préfère le voir construire chez son voisin. Rive gauche, côté ville de Portet, Jean-Claude résume la position d’une centaine de riverains. «Cela fait vingt ans que nous subissons les nuisances de la station d’épuration du Bac, qui reçoit aussi les effluents de Vieille-Toulouse. Elle doit être refaite parce qu’elle est obsolète. Cela ne nous dérangerait pas qu’elle soit réhabilitée aux normes actuelles, mais on ne peut pas l’agrandir, ni la déplacer». Rive droite, côté Vieille-Toulouse, Lacroix-Falgarde et Vigoulet-Auzil, Amélie, la présidente de l’association «La STEP, projet contre nature», met en avant «l’enlaidissement du seul site naturel à l’entrée de Toulouse» et la nature alluvionnaire des terres de la plaine de Creuse. Un autre scénario prévoit d’implanter la STEP près de la route d’Espagne. L’adjoint Gérard Montaut compare leurs avantages et inconvénients sur écran vidéo, dans une salle du conseil trop petite pour accueillir auditeurs habituels et manifestants occasionnels. Route d’Espagne, le projet impacterait le tracé de la ligne de bus en site propre, coûterait plus cher. Le 3 février, le Sicoval, sensible à ces arguments avait fait pencher la balance côté rive droite. À Portet, la majorité municipale rajoute quelques coups de pouce supplémentaires aux critères «technico-économiques» : l’intérêt général prime sur les intérêts particuliers, la municipalité a montré son attachement à la défense de l’environnement. L’opposition essaie de rétablir l’équilibre en argumentant sur le coût et le calendrier. Ses trois voix contre ne pèsent pas lourd contre la majorité du conseil unanime : la STEP sera étudiée rive droite.